Le dernier testament, Electrons libres, Hey Nostradamus

Bonjour à tous.

Lundi X février, trois jours qu'on a quitté Laval et déjà la tête dans le mémoire... Alors pour se (me) changer les idées, des petits commentaires d'ouvrages. Aujourd'hui, sélection du Diable Vauvert (nan, pas l'affaire du siècle) que je lisais à Laval.

Le dernier testament Philippe Le Roy Grand Prix du roman policier 2005

Dans la lignée du Vol des cigognes de JC Grangé. Virevoltant, plein d'action, on traverse le monde de l'Alaska aux Philipinnes. L'histoire d'un quadruple meurtre dans un laboratoire plus ou moins secret en Alaska déclenche le retour aux affaires d'un profiler retiré du monde. Il est bouddhiste, bisexuel, fils d'un indien et d'une japonaise, et spécialiste en arts martiaux. Ca décoiffe! Bien sanglant pour les amateurs ( je pense à Yann, notamment: le cadavre encastré dans le four à coups de masse l'a beaucoup fait rire), ceux qui compteraient y trouver une histoire mystico-ésotérico-religioso-Da Vinci Codo seront déçus. En gros, le titre n'est important qu'au début et à la fin, histoire de justifier les 700 pages. Mais Le Roy écrit bien, la pilule passe toute seule.

Electrons libres James Flint

Où comment Cooper James, ingénieur informaticien pour la Défense britannique, se voit mis à pied à cause de la mort de son père (de l'arrivée inopinée de ses cendres dans une boîte à café, plus exactement, que tout le monde prend pour de l'Antrax.) et décide de partir sur les traces de ce dernier, qu'il n'a que très peu connu, sur les terres du pays à la bannière étoilée. Yeppiiiiiiiiie! Roman décalé, Electrons Libres l'est tout d'abord par sa forme: mélande de texte et d'images, oeuvres d'un artiste existant réellement et qui se prénomme... Cooper James. Ce héros, qui n'est pas l'artiste, soyons clairs!, est névrosé et le texte à la première personne s'en ressent. Beaucoup de digressions, des personnages farfelus (les parents, faut voir!...) et un cheminement peu orthodoxe... A lire après une cure de D'Ormesson, Jardin, Beigbeder et autres consorts, histoire de respirer.

Hey, Nostradamus Douglas Coupland

Le massacre de Columbine, après un documentaire, Bowling for Columbine de Michael Moore et un film de fiction, Elephant de Gus Van Sant, est de nouveau analysé grâce à ce roman. J'en attendais beaucoup, je ne suis pas déçu pour le moment, après le quart de l'ouvrage. 4 textes se suivent: Cheryl, une des victimes, narre depuis l'au-delà, Jason, qu'elle avait épousé en cachette, et qui a arrêté la tuerie et deux autres personnages. Sur la couverture, le diablotin, logo de la maison d'édition, se tient en croix avec un crucifix dans une main et un fusil dans l'autre. L'image est là. Le texte dissèque la religion, (des prières émaillent le premier chapitre, celui de Cheryl), le quotidien, les valeurs, la modernité et la vie contradictoire aux Etats-Unis: en déjeunant de frites tout en comptant les calories de la compote du dessert, Cheryl se confesse à ses amies car elle a regardé les revues pornos de son frère. Pour l'instant j'aime beaucoup, les mots sont justes, les situations saisissantes et on trouve une poésie étrange qui court tout le long... Seul bémol, une histoire malheureusement trop "familière" et un traitement un peu déjà vu, entre Elephant et American Beauty. Mon coup de coeur du moment.

Fred

Comments

[claire]

je l'ai lu aussi, et je m'apprêtai à te jeter du bois vert dessus mais vu que tu t'es rattrapé ton dos sera épargné!!
Du très bon, et si je voyais des clients moi aussi je leur vendrai!!

[Fred H]

J'ai terminé hey Nostradamus et je tiens à préciser quelques petites choses:
c'est vraiment très bien comme je l'avais déjà fait remarquer, et ce du début jusqu'à la fin. De plus le roman est court, il n'y a donc pas de moments de "flottement" dans le texte.
je retire ma critique qui concernait l'histoire trop usée et le style prche des adaptations cinématographiques des Etats-Unis schizo...
On ne suit le massacre que sur le premier récit. Ensuite, on s'écarte d'années en années, parfois sur une décennie, pour suivre les destinées des autres protagonistes, avec toujours l'ombre du massacre, de Cheryl, de la paternité (dans tous les sens du terme) dans la vie de Jason. Du très bon! Et je le vends bien, en plus.

[franky4doigts]

merci fred